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15 Dec 2017

LE BAL

Une affiche entièrement conçue et réalisée par Raphaël, 17 ans... photo, graphisme, montage.
Top mon fils !
Il cherche un stage de 6 semaines en Mai-Juin 2018 et sur 2019 sur Paris en animation 3 D, graphisme, agence de communication... A bon entendeur, merci!





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12 Nov 2017

Inutile ... D'après une histoire vraie - Delphine de Vigan


Inutile : du latin "inutilis"
qui ne sert à rien,
qui n'apporte rien,
qui est superflu,
qui n'a aucun effet,
qui ne remplit pas son but.

Voilà plusieurs années que j'attendais ce moment, celui où je lirais un livre de Delphine de Vigan. J'avais , au hasard des potins littéraires et mondains, suivi le parcours de cette jeune femme qui avait d'abord écrit seule, pour elle, de longues années, puis fut révélée par "No et moi" et définitivement adoubée par "Rien ne s'oppose à la nuit", sans parler de son idylle avec le très séduisant François Busnel.

Bref, samedi dernier à la Fnac, ma main a enfin saisi son dernier roman "D'après une histoire vraie", ressorti en livre de poche à la faveur d'une adaptation cinématographique réalisée par Roman Polanski.

Las ! Ce livre m'est tombé des mains. Et pourtant , je me suis accrochée.

J'en étais à la page 300 que l'envol ne s'était toujours pas produit. J'étais devant un objet littéraire non identifié sans que cela ne suffise à en faire un bon livre.
Dans cette interminable introduction où Delphine (elle s'appelle comme ça dans le livre), nous parle de sa rencontre avec la méchante L. (dont le personnage est au demeurant beaucoup plus fort et intrigant), de sa jeunesse fragile, de ses enfants, tellement attendrissants, de son amoureux, tellement gentil, de ses amis, tellement exceptionnels, de ses livres, tellement personnels mais tellement nécessaires et peut-être qu'elle n'aurait pas dû ouvrir la boite de pandore de l'intimité familiale car il y a forcément des dommages collatéraux mais que tout cela était tellement sincère, que certains se sont sentis trahis, mais comprenez moi, c'était pour la bonne cause, d'ailleurs je suis bien punie, je reçois d'horribles lettres anonymes...
Pauvre petit écrivaine célèbre...

Bref après ces justifications laborieuses pour expliquer comment elle en était venue à être la proie d'un être aussi diabolique que L., le dénouement arrive enfin dans les 80 dernières pages, honnêtes après tout ce déballage, mais sans surprise et sans émotion véritable, puisque tout le livre nous y a préparé.

Bon, promis, j'essaierai peut être de lire un autre roman de Delphine de Vigan, mais plus tard. Je reprends mes chroniques et j'ai plein d'excellentes lectures à vous compter !


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05 Oct 2015

Saisissant...Le fils de Sam Green - Sybille Grimbert


Saisissant : Du latin "sacire", qui frappe vivement, qui surprend.

Inspiré de l'affaire Madoff, ce roman attrapé prestement sur un présentoir de grande surface, devait avant tout répondre à une impérieuse nécessité de me changer les idées.
Besoin de légèreté qui serait, pensais-je, médiocrement mais efficacement comblé par quelques anecdotes croustillantes sur l'escroquerie du siècle.

Miracle ! Dès les premières pages, ce ne sont, ni la caricature de la haute société s'essayant aux mirages de la gestion de fortune, ni le voyeurisme attendu sur les dessous de "l'affaire" qui m'ont été proposés à la lecture.
En creux, un propos resserré, à la première personne, déroulant le monologue intérieur du fils de l'escroc, saisissant d'intelligence et d'épaisseur.

Dans la tête du fils honni, le fil d'une vie est analysé sous le prisme du mensonge et passé au crible d'une revue de détail aussi impitoyable qu'humiliante.

A t-on encore une identité, quand la filiation est prise en otage par un père usurpateur?
Est-on complice, quand on a été, à peine à son propre insu, consentant?
Peut-on encore prétendre à la rédemption, une fois le douloureux examen fait et la coupe bue jusqu'à la lie?

Questions existentielles que posent ce livre magistralement écrit et profondément inspiré.

Extraits

- A quoi cela lui aurait-il servi de gagner tant d'argent pour se créer une vie impossible à supporter, dans la peau de quelqu'un qui n'était pas lui ? Ne sommes-nous pas tous ainsi, voulant rester nous-mêmes mais en plus riches, en plus amoureux, en plus jeunes, en plus attrayants?

- C'est incroyable, mais je crois que de voir un étranger formuler des soupçons que j'avais eus m'humiliait, un peu comme lorsque quelqu'un se met à expliquer avec brio quelque chose que vous saviez avant lui, sauf que par flemme vous n'avez rien dit du prodigieux diagnostic que vous aviez fait le premier, si bien que vous êtes coupable et dépossédé en même temps.

- Peut-on être le seul à savoir faire quelque chose ? Ce qu'on a compris, d'autres ne peuvent-ils pas le comprendre?

- En fait, il faudrait que je me tue. Cette idée, ces derniers temps, me traverse souvent, mais elle est beaucoup plus difficile à exécuter que je ne le croyais. Le sentiment d'avoir été spolié de ce que j'aurais pu être si j'avais simplement connu la vérité me retient. Quand je réfléchis à la façon de m'y prendre, les objets que je m'imagine tenir en main, une corde, des médicaments, un revolver, me paraissent entrer en action sur un autre que moi.
Dès que je tente de me la représenter, la mort infligée à un être inconnu, encore dans les limbes, un être que j'aurais pu faire advenir sur cette terre et auquel je n'ai pas donner sa chance. Je ne peux pas tuer un innocent.

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23 Jan 2015

Immense...Tout ça pour quoi - Lionel Shriver

Immense : Du latin immensus, rad. metiri "mesurer"
Qui n'a ni bornes ni mesure.
Dont l'étendue, les dimensions sont considérables.
Profond.

Extraordinaire livre, universel, dérangeant et profondément humain.

Si l'histoire se déroule en Amérique avec en toile de fonds l'implacable rouleau compresseur du système qui broie les individus lorsque santé, travail, et jeunesse s'en sont allés, elle interroge si bien l'insoutenable absurdité de la condition humaine qu'on oublie vite la référence sociale pour interroger sa propre existence.

Shepp, quinquagénaire sur le point de concrétiser son échappée belle dans "l'Outre-Vie", un aller sans retour dans une île paradisiaque rendu possible par le pactole constitué par la vente de sa société huit ans plutôt, doit déchanter à l'annonce de la maladie de sa femme qui va compromettre, non seulement son projet, mais remettre en question son mode de vie et de relation avec les autres.

Autour de Shepp, merveilleux personnage central,  chacun -soeur, père, femme, enfants, collègues de travail, couple d'amis pris aussi dans la tourmente, va réagir à la situation avec ses ressources, son histoire, à la place qu'il occupe.

Sans pathos, aucun sujet de vie n'est épargné, la vie simplement frustrante et inaboutie quand tout va bien, qui devient dépouillée, précise comme une lame, précieuse quand l'essentiel s'échappe et qu'on l'identifie enfin.

Le livre traite de la maladie qui mène à la mort, de l'enfant mis au monde qui ne vivra pas plus loin que l'adolescence, du couple malmené par les années qui passent, de la solitude ,toujours, mais aussi, de l'espoir qui succède à l'épreuve et de la vie qui triomphe toujours.

Lumineuses pages finales qui lavent la tristesse, sauvent du désespoir et autorisent le lecteur à sortir de l'histoire, grandi.

Extrait :

"Il n'était probablement pas le seul à détester les hôpitaux au point d'avoir envie de fuir lorsqu'il visitait un être aimé. Ce n'était pas seulement les odeurs, ou une horreur instinctive de la maladie. Nous sommes paraît-il tous égaux devant la maladie; le problème, c'est la question de savoir si le nivellement ne se fait pas par le bas. Vêtus des mêmes blouses humiliantes qui s'ouvraient dans le dos, les patients déambulaient dans les couloirs, dépouillés de tout ce qui, au dehors, faisait leur spécificité...
...En passant devant les salles, en voyant de gros tas endormis et des regards vides rivés sur l'écran de télévision, on n'avait pas l'impression que tous étaient également importants, mais qu'ils étaient tous également insignifiants."



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04 Nov 2014

Tout vient à point, à qui sait attendre ...SAMBA - Eric Toledano et Olivier Nakache

A défaut de lectures inspirantes ces derniers temps, m'est venue l'envie de vous faire partager mon humble sentiment sur le film de cette post-rentrée, SAMBA, ou les tribulations d'un sans-papier qui, au terme d'un chemin pavé de ronces et de bonnes intentions, trouvera carte d'identité, amour et travail sous les ors de la république...

Allez, soyons franc, ce film vu en famille au milieu d'un public acquis d'avance s'est révélé plaisant. On sort détendu, soulagé par la bonne fortune finale de notre héros, regonflé dans notre confiance en l'homme, un doux sentiments de fraternité flottant dans l'air...un peu de tiédeur dans ce monde de brutes ne nuit pas.

Passé ce premier effet lénifiant, le retour à la réalité engendre une pensée un peu moins amène. Car au fond, qui est ce SAMBA qui suscite notre empathie et dont l'histoire s'écrit en creux de celle de l'autre, ce méchant, cet antihéros dont on ne retient même pas le nom et qui finira noyé à la fin de l'histoire.
Quelle leçon est-il censé nous donner?

La voici

Chers concitoyens, si dans la course à la performance, vous pensez qu'on attend de vous
- d'avoir de l'assurance, du leadership, d'anticiper
- d'être sportif, combatif, énergique dans votre travail et vos relations (à ne pas négliger),
- de ne pas vous laisser marcher sur les pieds,
- de savoir bousculer les codes pour faire bouger les lignes mais pas trop,
- de provoquer les événements au lieu de les subir.

Vous avez raison. C'est ce qu'on attend de vous et l'Alice du film, chasseuse de tête dans un cabinet de recrutement, dépressive au stade ou nous la rencontrons mais qui ne saurait tarder à reprendre rapidement du poil de la bête vous le confirmera (en témoigne son sourire carnassier à la fin devant trois jeunes mâles terrorisés).

Cependant, le sans-papier candidat à la régularisation (ou pas d'ailleurs) se gardera bien de manifester trop vite de telles ardeurs.
La France pour tous, c'est autre chose.
La France pour tous, ça se mérite.

Pour mériter notre affection et notre porte ouverte, il lui conviendra de nous la jouer profil bas et de nous démontrer :
- qu'il est capable de raser les murs, de fuir les gares, les quais de métro, les sorties nocturnes, de rentrer avant le couvre feu et ce pendant au moins 10 ans,
- que pendant ce laps de temps, il sera à même de se contenter de la compagnie régulière de dames âgées, voire légèrement séniles, avec qui il pourra partager quelques soirées festives modérément arrosées et très chastes, Et que, par conséquent, il saura éviter la femme blanche (décrite supra), sportive, performante, battante  qui d'ailleurs ne lui trouvera rien sauf à être dépressive (souhaitons que l'idylle dure quand l'ego se réveillera...)
-  qu'il peut supporter calmement et avec un certain détachement, voir fatalisme, l'enfermement dans des centres de rétention glauques et insalubres.
Une patience infinie, une modestie toujours à l'oeuvre, une absolue soumission à sa triste condition seront donc toujours à rechercher.

Et si la potion est trop amère, tant pis.
Point de rébellion, de révolte stérile, de cris, de plaintes et de gémissements. Point de désir trop pressant, point d'émotions trop vives.
Bref, point d'impatience !

Regardez le méchant sans papier qui s'est noyé, à trop vouloir tout tout de suite, il n'aura rien !

La morale de la fable,
A tout bon sans-papier si docile et si gentil,
tout vient à point à qui sait attendre...


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05 Aug 2014

Tragique... Mapuche... Caryl Férey

Tragique, du latin d'origine grecque :
Qui est propre à la tragédie, qui évoque une situation où l'homme prend douloureusement conscience d'un destin ou d'une fatalité qui pèse sur sa vie, sa nature ou sa condition même.

Quel autre mot pourrait exprimer mieux l'intense sidération qui clôt la lecture de ce livre.

En toile de fond, les années soixante-dix.
L'avènement de la dictature en Argentine et de sa machine à broyer sous le silence assourdissant de la communauté internationale.
La répression, la peur, les disparitions, les enfants volés, l'amnistie des militaires, les folles de la Plaza de Mayo, mères enragées déterminées à faire sortir leurs morts de l'oubli.
Au cœur de cette folie meurtrière, une histoire singulière dans le Buenos Aires d'aujourd'hui.
Elle, jeune- femme Mapuche, Indienne issue d'une tribu ancestrale de la pampa du Chubut, persécutée avec les siens par les blancs, voleurs de terre.
Lui, rescapé des geôles de Videla, ayant vécu l'innommable, libéré pour témoigner, pour propager le désespoir et affaiblir les folles.
Ces deux là vont naviguer entre un passé abject et un présent noir peuplé de fantômes et de morts vivants.
Malgré les efforts de l'écrivain pour sortir de cette nuit sans fin, et nous mener vers un happy end un peu convenu, rien ne sauve du malheur.
La romance suinte le sang, la violence et le désespoir inconsolable.
Tragique et triste livre, très bien écrit, extrêmement documenté et puissant.
Un livre qui ne vous détend pas, ne vous lâche pas et vous glace.

Extrait :
La "tumba" : un ragoût d'eau grasse à l'odeur de boyaux où des morceaux de viande bouillie surnageaient du désastre, le pain qu'on y trempait avec l'appréhension de la boue, et les yeux qu'il fallait fermer pour avaler... Indigestion du monde, poésie des affamés.
La poésie, parlons-en_ou plutôt n'en parlons plus. Quand on a faim, l'existence n'a plus l'heure, c'est une vie figée dans la cire, le vaisseau derelict écrasé par les glaces, des visages sans regard qui dodelinent précisément, comme les ours s'arrangent de la cage, des yeux bandés qui ne trichent plus ou si peu, les barreaux qu'on inflige et puis les gargouillis, le ventre qui se tord sous les coup du vide et tant de choses encore qu'il faut te dire, petite sœur...

Caryl Férey
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06 Jul 2014

Énorme... KAROO...Steve Tesich

Oubliez l'intrigue principale de ce roman, une bluette hollywoodienne entre le héros, réécriveur de scénarios pour l'industrie du cinéma  et une actrice entre deux âges, finie avant d'avoir commencé, qui se révèlera être la mère du fils de ...chut...
un peu de mystère ne nuira pas à maintenir votre intérêt pour le dénouement tragique de cette romance aussi indigente qu'improbable.

Oubliez aussi ce que voudront vous vendre les critiques littéraires de l'été,
KAROO, un roman sur le cynisme d'une certaine Amérique, sur un manipulateur visqueux et amoral, pris aux pièges de ses machinations minables , héritier d'un Hollywood décadent de carton pâte.

KAROO mérite beaucoup mieux, KAROO est tout ça et bien autre chose.
Un doc, si mal aimé, si maltraité par son auteur qu'on les imagine liés bien au delà de la simple fiction.
Un KAROO énorme, vulnérable, profond, déchirant jusqu'aux larmes.
Le portrait parfait du mythe de l'imposteur, que nous incarnons tous à divers degrés,
de celui qui se regarde agir, parler, boire sans être soûl, réussir sans s'en réjouir vraiment,
celui qui se dit que cela ne durera pas, que le mensonge finira bien par lui sauter à la figure.

L'abandon des rêves, des idéaux, la vie qui vous happe et qui vous somme de vous réaliser, vite, et si possible, glorieusement.
Le début des mensonges...
Le mensonge, au cœur des relations, au cœur du travail.
Avoir le don de transformer n'importe quel scénario en machine à cash, les mauvais comme les médiocres. Et les rares chefs d'oeuvre ? Transformer de la confiture en merde à donner aux cochons, un cas de conscience pour le Doc...

Un très grand livre qui vous laissera une empreinte vive, l'empreinte du Doc et de sa profonde et douloureuse humanité.

Un extrait magistral, lorsque Le Doc, après un entretien éprouvant, et le déni persistant des alertes de son corps, entrevoit la fin...
Cet épisode se passe aux toilettes. Qui d'autre qu'un très grand écrivain peut donner à un lieu aussi trivial une dimension aussi tragique?

"Soulagé par le départ de Cromwell, Saul s'élança d'un petit trot inélégant, le cul serré, vers les toilettes des hommes.
Trottiner, sautiller, courir, sauter. Les racines de ses dents, les cassées comme les intactes, étaient douloureuses à cause des soubresauts. Des larmes de souffrance lui montèrent aux yeux.
Il constata, au symbole se trouvant sur la porte, qu'il s'était trompé et qu'il allait entrer dans les toilettes pour dames, mais maintenant il était trop tard pour aller ailleurs. Un compte à rebours biologique impossible à stopper s'était déclenché quand il avait poussé la porte.
Et qu'est-ce que ça peut faire? se dit-il. Il n'y a plus personne dans cet immeuble, de toute façon.
Il était si pressé de pouvoir s'asseoir sur des toilettes qu'il ne réussit pas tout de suite à ouvrir la porte des cabinets. Aveuglé par sa détresse, il n'arrivait pas à voir comment elle s'ouvrait, vers l'interieur ou vers l'extérieur.
Comme il avait besoin des deux mains pour ce faire, il jeta l'enveloppe jaune par-dessus sa tête (elle manqua d'atterrir dans le lavabo de quelques centimètres), puis se mit à pousser, à tirer, à taper sur la porte jusqu'au moment où elle finit par céder. Il se rua à l'intérieur, baissa son pantalon et son caleçon avec la précipitation d'un homme dont les vêtements sont en feu.
Il s'assit enfin, haletant, complètement essoufflé.
Il ne lui restait plus rien d'autre à faire qu'à se laisser aller. Il se laissa donc aller.
Le bonheur de la décharge lui fit palpiter les paupières, puis il ferma les yeux.
Il était temps se dit-il. Oui, il était temps.
Tout ce qui en lui avait été tendu se relâchait, tout ce qui avait été serré se détendait, devenait fluide et s'ouvrait. Ses épaules s'affaissèrent....
Oui, il était vraiment temps, se dit-il.
...Il bâilla encore  une fois et ouvrit les yeux.
La vue de tout ce sang dans son caleçon, autour de ses chevilles, l'intrigua plus qu'elle ne le poussa à agir de manière urgente.
Il regarda tout cela avec un détachement somnolent.
Dieu merci, c'est du sang et pas de la merde, se dit-il, comme si le fait de souiller son caleçon avec du sang était finalement une forme d'incontinence plus noble"




STEVE TESICH

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